Orges brassicoles Des orges françaises pour la malterie chinoise ?
Chaque filière agricole possède ses propres forces et faiblesses. Jean-Philippe Leygue, d’Arvalis – Institut du végétal, a dressé le profil des orges brassicoles françaises par rapport au marché chinois, lors du 12e séminaire sur les perspectives de la céréale, à Paris, le 3 février.
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France export céréales (Fec) et Arvalis - Institut du végétal, ont travaillé ensemble sur les points positifs et négatifs de la filière brassicole française, en vue d’exporter l’orge vers les malteries chinoises. Pour cela, ils ont identifié les spécificités du marché chinois.
En Chine, les malteurs utilisent en moyenne entre 25 et 40 % de sucres autres que le malt, issus du maïs, du riz..., sans enzymes. (© Terre-net Média) |
Phases de trempe et de germination à revoir
Dans le processus de maltage les deux premières étapes sont les plus importantes : il s’agit de la trempe et de la germination. Les orges françaises possèdent une forte sensibilité à l’eau, ce qui entraîne une augmentation de la durée de la trempe. Il leur faut entre 35 et 47 heures de trempe, contre 26 à 30 heures en Chine, avec de l’orge australienne ou canadienne donc une diminution de la rentabilité des installations avec les orges françaises.
Pour la phase de germination des grains, il en est de même : des orges du Canada ou d’Australie ont besoin en moyenne de quatre jours de germination contre cinq jours pour les françaises.
400 tonnes d’orge australienne donneront 320 tonnes de malt toutes les 16 h. Résultat impossible à obtenir avec l’orge française.
Par ailleurs, comparés à l’origine australienne et canadienne, les malts français présentent une meilleure friabilité et un pouvoir diastasique supérieur. Par contre, ils ont une plus forte viscosité et moins de protéines.
Humidité, protéines et sensibilité à l’eau à améliorer
Pour que l’offre en orge brassicole française réponde aux exigences des malteries chinoises, trois points sont à revoir. Tout d’abord une diminution de l’humidité des grains (12,5 % maximum) sur laquelle on peut agir à la récolte et pendant la phase de séchage. Ensuite, l’orge française possède une teneur en protéines trop faible. Pour atteindre le taux compris de 11,5 à 13 %, idéal pour leur forte utilisation de grains crus, il est nécessaire de revoir la méthode d’allotement de la céréale. Dernier point à améliorer, la sensibilité à l’eau et donc les durées de trempe et de germination, qui passe par la sélection variétale.
Arvalis et France export céréales, ont mené, en Chine, des tests croisés de nouvelles variétés selon les protocoles de partenaires industriels chinois (laboratoires et Ifbm), ainsi que des essais de micro-maltage (optimisation du temps de maltage) menés sur des orges d’origines française, australienne, canadienne et chinoise.
Rappel des cinq principaux critères d’évaluation 1/ Homogénéité en fin de trempe |
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